Quel
rôle de la diplomatie spirituelle marocaine dans le repositionnement du Royaume
sur le continent africain ?
What
role does Moroccan spiritual diplomacy play in the repositioning of the Kingdom
on the African continent?
Nouriddin El IDRISSI / Professeur de l’enseignement supérieur assistant Université Mohammed V-
FSJES Souissi
Nouriddin El IDRISSI
Pour
compenser sa politique de « la chaise vide » durant les trente-trois
ans, suite à son retrait en 1984 de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA),
dite actuellement l’Union Africaine (UA), le Maroc déploie des efforts
remarquables pour renforcer ses relations bilatérales avec les pays de son
continent. En fait, Les pays du Sahel font partie de cette orientation de la
politique étrangère marocaine, impulsée par la préoccupation commune d’endiguer
la propagation des menaces sécuritaires sahéliennes, à leur sommet, le
terrorisme. En toile de fond de lutte contre les menaces transnationales, le
Royaume se positionne comme un pays prédicateur d’un Islam modéré et tolérant
qui cherche à combattre le radicalisme. « Nous nous sommes attachés,
dès notre accession au Trône, à une restructuration en profondeur du champ
religieux national de manière à préserver la sécurité spirituelle des
Marocains, dans le cadre des valeurs du rite malékite qui prône la modération
et la tolérance, loin de tout obscurantisme ou radicalisme »[1],
tel, est le message adressé par le Roi Mohammed VI aux participants à la
Conférence internationale sur le renforcement du dialogue des civilisations et
le respect de la diversité culturelle, dont les travaux se sont tenus du 30
septembre au 02 octobre 2013 à Fès, et qui cherche à confirmer la lutte
marocaine contre le fondamentalisme religieux. Une restructuration de l’Islam
marocain, est donc fondée sur le rite malîkite, la doctrine Ash’arite,
et le soufisme. Ces trois composantes, sont qualifiées d’une «identité
religieuse », « une spécificité culturelle à la nation
marocaine », et « une identité sociale »[2].
En plus
de la lutte contre le terrorisme, la diplomatie spirituelle marocaine vise
d’autres objectifs, voire même des enjeux vitaux au profit du Royaume. Pour
analyser le rôle de ladite diplomatie, on s’attachera à répondre à la
problématique suivante : Quel est le rôle joué par la diplomatie
spirituelle marocaine dans le repositionnement du Royaume en Afrique, et
surtout dans la région sahélienne ?
La région
subsaharienne, le terrain cible de prédilection de la diplomatie spirituelle
marocaine, est une région pleine de menaces sécuritaires, un terreau de
l’éclosion des groupuscules terroristes, un espace de rivalité entre plusieurs
acteurs régionaux et internationaux. Cette situation, rend la mission de la
diplomatie marocaine difficile et heurtée même à des contre-actions. A l’aune
de ce contexte, on mettra en relief, ci-après, le rôle de la diplomatie
spirituelle marocaine en Afrique, en étudiant quelques actions et acquis de soft
power religieux marocain.
A. La Confrérie Tidjaniya et l’intégrité
territoriale marocaine
L’intégrité territoriale, c’est une
préoccupation majeure à laquelle la diplomatie spirituelle marocaine consacre
une importance singulière. Dans cette optique, le Maroc se dote d’un
tremplin diplomatique spirituel très intéressant, c’est celui des confréries
musulmanes, alias aussi Zawayas. L’une des plus influentes est plus
présentes de ces Zawayas dans les agendas de la diplomatie religieuse
marocaine, est la Tidjaniya[3].
Le Maroc
étant considéré comme un berceau de la Tidjaniya, a eu le plaisir de
recevoir le fondateur de cette tariqa. Cheikh Sidi Ahmed Tidjani, fût
accueilli par le Maroc dans les dernières années de sa vie, exactement en 1798[4],
et a été enterré en 1815 à Fès, la ville qui abrite son mausolée visité chaque
année par des milliers de disciples de cette Tariqa[5].
Ainsi,
entre 14 et 16 mai 2014, plus de 1.000 disciples de la Tariqa Tidjaniya,
se sont donnés un rendez-vous à Fès pour assister au 3ème Forum
international de la Tariqa. C’est une rencontre, pour réfléchir de
manière collective à l’avenir de la confrérie et à la promotion d’un « Islam
tolérant ». Le Roi marocain, a saisi l’occasion pour adresser une lettre aux
participants à cet événement pour louer le rôle du soufisme contre le
radicalisme, et leur rappeler le rôle que doivent assumer pour défendre
l’intégrité territoriale marocaine, « il s’agit de barrer la route aux
chantres du radicalisme, du terrorisme, de la dissension, du démembrement et
des doctrines mystificatrices[6] ».
Ce même message royal, insiste aussi sur l’importance incontournable du
soufisme pour assurer l’intégrité territoriale et combattre l’extrémisme. Selon
la lettre royale, ce recours au soufisme à côté des autres acteurs, est imposé
plus que jamais, pour gagner le défi de lutte contre les terroristes et les
séparatistes. Ainsi, le Roi a exprimé « [Les sociétés musulmanes] celles-ci
ont besoin, plus que jamais, du concours de tous les oulémas, théologiens,
soufis et autres parties prenantes pour relever le défi de l'extrémisme aveugle
et contrecarrer les démons du séparatisme et de la division »[7].
Cette importance donnée par le Roi aux Tidjans, a pu lui attribuer une
position exceptionnelle, et a fortifié sa réputation dans les pays africains.
Ainsi, le
khalife général de la Tariqa Tidjaniya au Nigeria, alors en visite au
Maroc en 2022, a salué la volonté résolue du Maroc et son ambition, sous la
conduite du Roi Mohammed VI, « d'unifier les rangs des musulmans ». En
outre, à cette même occasion, l'ambassadeur du Nigeria au Maroc, Bachir Ibrahim
Salah El Husseini, a affirmé « Le Maroc et le Nigeria entretiennent des
relations historiques, économiques, politiques et religieuses »[8].
Quant au
Sénégal, on ne peut pas évoquer les relations maroco-sénégalaises sans faire
référence à la confrérie Tidjaniya. Les deux pays, ont déjà fondé en
1985 une institution religieuse dite « la Ligue des oulémas du Maroc et
du Sénégal », pour renforcer les liens spirituels, et surtout enraciner
l’appartenance commune au rite Malékite. Il est utile de rappeler aussi que des
journées culturelles pour rendre hommage au fondateur de la Tidjaniya,
sont organisées chaque année à l’Institut islamique dans la cour de la Grande
Mosquée de Dakar, financée et inaugurée par Hassan II en 1963. C’est un
évènement annuel pour réitérer l’attachement de la Tidjaniya sénégalaise
au Royaume chérifien ; pays qui abrite la Zaouia-mère. Qui plus est, lors
de l’édition de 1999 de ces journées culturelles, M. Maodo Sy, un éminent Cheikh
de la Tidjaniya, a réaffirmé explicitement « l’allégeance de la
confrérie et de ses cheikhs au trône des Alaouites ». Cette affirmation,
sera corroborée par un responsable du gouvernement sénégalais assistant à cette
manifestation, il a interagi avec les propose du Cheikh Maodo Sy, et
précisé dans son allocution au nom du Président de la République « nous vous
confions les relations sénégalo-marocaines ».[9]
Le Tchad,
le pays subsaharien avec lequel le Royaume noue des liens spirituels
intéressants, est un exemple éloquent dans ce sens de la réussite de la
diplomatie spirituelle marocaine. Le 17 mars 2006, le gouvernement de la
République tchadienne, a décidé de retirer sa reconnaissance de la RASD, et
annoncé à travers son ministre des Affaires Etrangères que cette décision vise,
au profit des deux pays « de hisser leurs relations fraternelles au
niveau d'un partenariat politique, économique et culturel, conforme aux
aspirations profondes des deux peuples frères et contribuant au
renforcement de la paix et de la stabilité dans la région maghrébo-sahélienne »[10].
Ce responsable tchadien, fait donc un lien de causalité entre le retrait de la
reconnaissance de la Rasd et le renforcement des relations entre le Maroc et
son pays, ainsi que la stabilité sécuritaire de la région sahélienne.
Le rôle
de la confrérie Tidjaniya, ne se limite pas à contrer le terrorisme et à
servir la cause territoriale marocaine, mais il est aussi un atout en faveur de
la consolidation des relations maroco-africaines dans les divers domaines.
En
évoquant l’allégeance présentée aux Rois de la dynastie alaouite par les
Cheikhs de ces Zawayas au fil de l’histoire, le Maroc fait de ces
institutions religieuses un atout indispensable pour raffermir la marocanité de
son Sahara. En l’occurrence, on peut citer comme exemples :
-
Le 10
mars 2007, un séminaire sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, sous le
thème « Rôle des confréries soufies dans la défense et la préservation
de l’unité nationale », a eu lieu à Laayoune. Au cours de cet
événement, les participants ont rappelé la mobilisation constante des
confréries soufies pour la défense et la préservation de l’intégrité
territoriale du Maroc, et leur attachement au trône alaouite à travers le lien
de Bayaa ou allégeance. Les intervenants, ont précisé aussi que c’est le
Souverain qui nommait les responsables des confréries au Sahara et ont cité
comme exemple ; le dahir de nomination adressé par Moulay Hassan Ier
à cheikh Maoulaynine[11] ;
Les acquis de la diplomatie marocaine
offensive manifestée, entre autres, par la diplomatie spirituelle, sont très
remarquables. Ainsi, le rush diplomatique africain vers les villes marocaines,
Laâyoune et Dakhla, en y ouvrant des Consulats est un exemple édifiant. Parmi
les pays africains qui ont inauguré des représentations consulaires dans l’une
de ces deux villes : Les Comores, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso,
la Gambie, la Guinée, le Gabon, la République centrafricaine et la République
démocratique de Sao Tomé-et-Principe. Un autre indicateur de réussite de la
diplomatie marocaine, y compris celle spirituelle, c’est le retrait de la
reconnaissance de la Rasd par plusieurs pays africains.
B. Des institutions religieuses contre le radicalisme Wahhabite
et le Chiisme
La
diffusion du modèle marocain de l’Islam du « juste milieu » au Sahel
pour contrer le terrorisme qui trouve ses origines dans le radicalisme
wahhabite, se fait par plusieurs moyens qui se différencient d’un pays à
l’autre.
Pour contrer
la montée de l’extrémisme religieux dans le continent africain, et surtout dans
la région sahélienne, en 2013, le Maroc a signé un accord par lequel s’est
engagé de former 500 imams maliens à l’enseignement malékite à l’Institut
Mohammed VI pour la Formation des Imams, morchidines et morchidates[12].
Le Royaume a mis en place, entre autres, une fondation dite « la
Fondation Mohammed VI des Oulémas africains », qui s’occupe principalement
selon le préambule du dahir portant sa création de « […] préserver
l’unité de la religion musulmane, contrecarrer tout courant extrémiste »[13].
Dans le but de concrétiser les objectifs tracés par cette Institution, une
réunion du Conseil supérieur de ladite fondation, s’est tenue du 08 au 09
décembre 2017 à Fès, avec la participation de 300 oulémas, représentant 32 pays
africains, y compris tous les pays du Sahel[14]. La
même institution religieuse, a pu éditer 10.000 exemplaires du Coran selon la
version Warch d’après Nafii, pour qu'ils soient distribués dans
les mosquées de la République malienne à l’occasion de la visite royale en
février 2014 à Bamako[15].
Le modèle
marocain de l’Islam modéré basé sur le sunnisme malékite, la tolérance et
l’ouverture religieuse, vise à lutter contre la montée du radicalisme wahhabite[16]
amorcée dans les années 1970 dans la région sahélienne. Les visites royales
dans les pays du Sahel jouent un rôle prépondérant dans cette lutte.
D’ailleurs, le statut du Commandeur des croyants du Roi du Maroc, ainsi que le
symbolisme religieux de ses visites dans les pays africains, concourent pour
étendre le modèle religieux marocain dans ces pays.
La
réussite de ces moyens de soft power religieux, est très louée dans le
monde tout entier. Les demandes de plusieurs États africains pour l’encadrement
des imams par le Maroc, est un exemple pertinent en la matière. Exemples :
La formation des imams de Mali, Tchad, Sénégal, Guinée, Côte d'Ivoire,
Nigeria. A ce niveau, on note que l’Institut Mohamed VI de formation des Imams,
Prédicateurs et Prédicatrices au cours de l’année 2018, a accueilli quelques
205 imams maliens, 200 Guinéens, 200 Ivoiriens, 280 Sénégalais et 40 Tchadiens[17].
Le modèle
marocain de l’Islam modéré, lutte aussi contre l’expansion du chiisme en
Afrique. Cette tendance d’expansionnisme chiite dans le continent africain, est
très inquiétante pour la sécurité, notamment, de la région sahélo-maghrébine.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération africaine du Maroc, Nasser
Bourita, a déclaré mi-janvier 2022, à la Chambre des représentants
marocaine, que « l’Iran tente d’entrer en Afrique de l’Ouest pour répandre
la doctrine chiite », soulignant que « la sécurité spirituelle des
Marocains et du continent africain constitue une priorité face aux ambitions
iraniennes sur le continent »[18].
L’Iran, pour réussir l’exportation de sa révolution « islamique » de 1979,
s’efforce toujours de trouver une percée en Afrique via la conversion de la
population indigène à l’islam chiite. Les exemples dans ce domaine ne manquent
pas, selon une enquête du Pew Research Center, publié le 27 janvier
2011, le Nigeria, la nation la plus peuplée d’Afrique, compte environ 12 % de
la population musulmane chiites. Ce taux était proche de zéro en 1980. La même
enquête parle de recensement de 21 % de musulmans chiite par rapport à la
population totale du Tchad, 20 % pour la Tanzanie et 8 % pour le Ghana[19].
Le
dernier rapprochement entre la Mauritanie et l’Iran, s’inscrit dans le même
cadre de l’expansionnisme chiite. Ceci, est prouvé par l’espoir des
responsables des deux États, lors de la rencontre de 06 avril 2023 entre le
ministre mauritanien des affaires islamiques et le ministre iranien de la
culture et de l'orientation islamique, pour la signature d’un protocole
d'accord pour développer les relations culturelles et religieuses[20].
Cette
orientation iranienne vers la région sahélo-maghrébine, est porteuse
d’inquiétudes et de menaces contre l’intégrité territoriale du Maroc, ainsi que
contre sa sécurité spirituelle. D’ailleurs, l’immixtion de l’Iran dans la
question du Sahara marocain par l’entrainement des éléments du Polisario, à
travers le Hezbollah chiite libanais attaché à lui et l’équipement militaire de
cette entité séparatiste, a conduit le Maroc à suspendre, depuis 2018, ses
relations diplomatiques avec l’Iran.
C. Le symbolisme religieux et la quête de la position
géopolitique
Géopolitiquement,
ce remarquable élan de la diplomatie spirituelle marocaine, a avantagé
notoirement le repositionnement du Royaume en Afrique. A travers les actions
opérées dans le cadre de ladite diplomatie, le Maroc est parvenu à être un
acteur et un interlocuteur incontournable.
Dans ce
cadre, on peut citer l’exemple de la gestion de la crise malienne. Le Maroc fut
longtemps écarté de ce dossier jadis monopolisé par d’autres acteurs, comme
l’Algérie. Aujourd’hui, par la mise en avant de la carte religieuse, le Maroc
est devenu un protagoniste important dans la résolution de la crise malienne.
En l’occurrence, il sied de rappeler la prière du vendredi 31 janvier
2014 à la mosquée Koutoubia à Marrakech accomplie par le Roi Mohammed
VI, Commandeur des croyants, en présence de Bilal Ag Cherif, secrétaire
général du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA)[21]
et Moussa Ag Attaher, porte-parole du MNLA.
Un autre
exemple attestant le poids géopolitique du Maroc au sein de son continent
d’appartenance, c’est celui du rôle de médiation joué par le Roi Mohamed VI
pour apaiser les tensions entre les trois pays de la région du fleuve Mano
(Guinée, Sierra Leone et Liberia). Ainsi, le Roi Mohammed VI a réuni à Rabat,
le 27 février 2002, les chefs d’États de ces pays. Cette initiative, a été
saluée par le Conseil de sécurité des Nations-Unies dans un communiqué, on y
lit « S’agissant de la perspective régionale, le Conseil de sécurité
continuera d’appuyer le processus de Rabat mené sous l’égide du Roi du Maroc et
encouragera vivement la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria à donner suite à
leurs engagements »[22].
Ce rôle
marocain n’est pas venu du hasard, mais c’est le fruit de relations étroites au
fil de l’histoire entre le Maroc et ces pays. Dans ce cas précis, et à titre
d’exemple, les relations du Maroc avec la Guinée sont très amples et
consolidées. Le domaine religieux ne fait pas l’exception à cette règle. Ce
pays du fleuve de Mano, a bénéficié des actions diplomatiques spirituelles
marocaines (la formation de plus de 500 imams guinéens, dont 34 femmes
prédicatrices). De surcroit, il faut signaler que plus de de 90% de la
population guinéenne sont de confession musulmane, de doctrine malékite, de
dogme achâarite, avec le référentiel soufi en majorité de la confrérie Tidjanya[23].
Cette similitude des constantes religieuses entre le Maroc et la Guinée,
explique à côté des autres aspects diplomatiques, l’excellence des relations
bilatérales entre les deux pays, empreintes de fraternité et de coopération.
D. La diplomatie spirituelle aubaine de l’économie
marocaine
Un autre volet qui tire profit du
succès de la diplomatie spirituelle, c’est celui de l’économie. Le partage des
mêmes valeurs et des mêmes rites religieux par les États, peut impacter
favorablement les relations économiques entre ces États.
Dans le
cas du Maroc qui a de fortes convergences spirituelles avec beaucoup d’États de
son continent d’appartenance, ses échanges commerciaux avec le reste de
l’Afrique, ont marqué une croissance annuelle moyenne de 6,1% sur la période de
2009-2019[24].
Pendant la même période, les investissements directs marocains en Afrique, ont
passé de 3 Mds dirhams en 2009 à 6,8 Mds dirhams en 2019 enregistrant un taux
d’accroissement annuel moyen de 8,3%[25].
En 2019,
le Sénégal, à côté de Djibouti sont les premiers
clients du Maroc avec une valeur de 2,1 Mds dirhams chacun. Pour les
destinations des investissement directs marocains en Afrique, il faut rappeler
tout d’abord que ceux-ci sont présents en 2019 dans 29 pays, tandis que ne le
sont en 2009 qu’en 09 États africains. Les trois premiers pays de l’Afrique, en
termes d’accueil des investissements directs marocains, sont La Côte d’Ivoire,
le Tchad et le Sénégal. Dans cette même veine, il n’est pas superfétatoire de
noter que le Royaume, se positionne en 2e place en termes des plus
grands investisseurs en Afrique.
Certes,
logiquement il est difficile d’établir une corrélation directe entre le
renforcement des liens spirituels et ceux économiques. Cependant, il est
plausible de confirmer que les États avec lesquels le Maroc noue de fortes
relations économiques, sont des pays fortement fascinés par le modèle religieux
marocain. Dans ce sens, on note que le Sénégal, qui est un partenaire
privilégié du Maroc, est le seul pays où la Tidjaniya dispose d’une base
de masse, il y aurait, selon l’Agence nationale de la statistique et de la
démographie sénégalaise (chiffres de 2007), 49 % de Tijânis. Sur 12
millions d’habitants, cela ferait environ 6 millions de personnes[26].
[1]YOUSRA,
Abourabi, et JULIEN, Durand de Sanctis. « L'émergence de puissances africaines
de sécurité : étude comparative ». Études de l’IRSEM, n°44, Avril 2016, p.50.
[2]YOUSRA,
Abourabi. Les relations internationales du Maroc : Le Maroc à la
recherche d’une identité stratégique. URL : http://books.openedition.org/cjb/1086 [Consulté le
07 avril 2023].
[3]La Tijaniyya est une confrérie (Tariqa) soufie fondée
par Ahmed Tijani en 1782 dans une oasis algérienne.
[4]Aujourdhui.ma.
Zaouia Tijania de Fès : 200 ans de rayonnement de par le monde. URL : http://aujourdhui.ma/culture/zaouia-tijania-de-fes-200-ans-de-rayonnement-de-par-le-monde-91045. (Publié le
18 octobre 2009). [Consulté le 07 avril 2023].
[5]NAZARENA,
Lanza. Liens et échanges entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne :
Éléments pour une perspective historique, p.8. URL : https://shs.hal.science/halshs-00804800/file/Liens_et_A_changes_entre_le_Maroc_et_la_Afrique_subsaharienne.pdf [Consulté le
07 avril 2023].
[6]Le Matin.ma.
Forum international à Fès : La Tariqa tijania, un rempart contre
l’extrémisme religieux. URL : https://lematin.ma/journal/2014/forum-international-a-fes-_la-tariqa-tijania-un-rempart-contre-l-extremisme-religieux/202465.html. (Publié le
18 mai 2014). [Consulté le 08 avril 2023].
[7]Maroc.ma.
Message Royal aux participants aux troisièmes assises des adeptes de la Tarika
Tijania à Fès. URL : http://www.maroc.ma/fr/activites-royales/message-royal-aux-participants-aux-troisiemes-assises-des-adeptes-de-la-tarika (Publié le 14
mai 2014). [Consulté le 09 avril 2023].
[8]La MAP. Le
khalife général de la Tariqa tijaniya au Nigeria en visite au Maroc. URL :
https://www.mapnews.ma/fr/actualites/politique/le-khalife-g%C3%A9n%C3%A9ral-de-la-tariqa-tijaniya-au-nigeria-en-visite-au-maroc (Publié le 12
mars 2022). [Consulté le 09 avril 2023].
[9]SAMBE, Bakary. « Tidjaniya : usages diplomatiques d'une
confrérie soufie ». Politique étrangère, 2010/4 (Hiver), p. 849. DOI :
10.3917/pe.104.0843. URL : https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2010-4-page-843.htm [Consulté le 09 avril 2023].
[10]Le Matin.ma.
Sahara Marocain : Le Tchad retire sa reconnaissance du pseudo « rasd ».
URL : https://lematin.ma/journal/2006/Sahara-Marocain_Le-Tchad-retire-sa-reconnaissance-de-la-pseudo-rasd/61587.html. (Publié le
17 mars 2006). [Consulté le 10 avril 2023].
[11]Aujourdhui.ma.
Les soufis, défenseurs de l’unité nationale. URL : http://aujourdhui.ma/regions/les-soufis-defenseurs-de-lunite-nationale-48082 (Publié le 13
mars 2007). [Consulté le 06 juillet 2008].
[12]Maroc-Diplomatique.
L’Institut Mohammed VI pour la Formation des Imams, une œuvre grandiose par sa
portée et son sens. URL : http://maroc-diplomatique.net/linstitut-mohammed-vi-formation-imams-oeuvre-grandiose-portee-sens/ (Publié le 20
octobre 2017). [Consulté le 12 avril 2023].
[13]Dahir n°
1.15.75 (24 juin 2015) portant création de la Fondation Mohammed VI des Oulémas
africains, publié dans le Bulletin officiel marocain n° 6374 du 15 Ramadan 1436
(02 juillet 2015), p.3174.
[14]LesEco.ma.
Oulémas africains : Une feuille de route pour 2018. URL : http://www.leseco.ma/maroc/62044-une-feuille-de-route-pour-2018.html (Publié le12
décembre 2017). [Consulté le 12 avril 2023].
[15]AtlasInfo.fr. Le Roi du Maroc fait don de dix mille exemplaires du Coran aux mosquées du
Mali. URL :
https://www.atlasinfo.fr/Le-Roi-du-Maroc-fait-don-de-dix-mille-exemplaires-du-Coran-aux-mosquees-du-Mali_a49920.html. (Publié le 21 février 2014). [Consulté le 12
avril 2023].
[16]Wahhabisme est
un mouvement fondamentaliste de réforme se réclamant de l’Islam sunnite
Hanbalite. Le prédicateur théologien de ce mouvement, Mohammed Ben Abdel Wahab
(1703-1792), prône « un retour aux pratiques en vigueur dans la communauté
musulmane du prophète Mahomet et ses premiers successeurs ou califes.
[17]Ahmed IRAQI.
L’articulation de la dimension sécuritaire et religieuse dans la politique
étrangère du Maroc en Afrique subsaharienne : Branding religieux à double face,
p.898. URL : http://www.issr-journals.org/links/papers.php?journal=ijias&application=pdf&article=IJIAS-18-345-01
[Consulté le 12 avril 2023].
[18]Courrier
international. Soft power religieux. Entre l’Iran et le Maroc, une concurrence
accrue en Afrique de l’Ouest. URL : https://www.courrierinternational.com/article/soft-power-religieux-entre-l-iran-et-le-maroc-une-concurrence-accrue-en-afrique-de-l-ouest (Publié le 05
juin 2022). [Consultée le 12 avril 2023].
[19]Clément
Therme, « Les ambitions iraniennes en Afrique. Une présence idéologique,
sécuritaire et économique», Notes de l’Ifri, Ifri, décembre 2022, p.20.
[20]Iranpress. Les
relations culturelles entre l'Iran et la Mauritanie se développent. URL : https://french.iranpress.com/content/75786 (Publié le 06 avril 2023). (Consulté le 14 avril 2023).
[21]C’est une
organisation politique et militaire majoritairement touarègue, active au nord
du Mali. Son objectif est l'indépendance du territoire de l'Azawad.
[22]Aujourd’hui le
Maroc. L’ONU réitère son appui à la médiation de S.M. le Roi. URL : https://aujourdhui.ma/societe/lonu-reitere-son-appui-a-la-mediation-de-s-m-le-roi-24912 (Publié le 17
décembre 2002). (Consulté le 14 avril 2023)
[23]Maroc
diplomatique. SEM. Driss ISBAYENE, Ambassadeur du Maroc en Guinée, Sierra Leone
et Liberia « La constance du soutien de la Guinée à notre cause nationale a
toujours été exemplaire et même légendaire ». URL : https://maroc-diplomatique.net/sem-driss-isbayene-ambassadeur-du-maroc-en-guinee/ (Publié le 28
décembre 2020). [Consulté le 14 avril 2023].
[24]Ministère de
l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration. « Maroc-Afrique
: une coopération renouvelée ». AlMalya, n°66 Novembre 2020, p.9. URL : https://www.finances.gov.ma/Maliya%20tawassol/almaliya66.pdf [Consulté le
15 avril 2023].
[25]Ibid., p.10.
[26]TRIAUD, Jean-Louis. « La Tidjaniya, une confrérie musulmane
transnationale », Politique étrangère, 2010/4 (Hiver), p. 840. DOI :
10.3917/pe.104.0831. URL : https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2010-4-page-831.htm
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