L’impact
de la crise Covid-19 sur les PME marocaines
The
impact of the Covid-19 crisis on Moroccan PME
Hicham BERHILI / Centre d’Etudes Doctorales en Droit, Economie et Gestion, Laboratoire
Universitaire de Recherches en Instrumentation et Gestion des Organisations
(LURIGOR), Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales OUJDA,
Université Mohamed Premier OUJDA
Hicham BERHILI
La
pandémie de Covid-19, est probablement l'événement le plus important ayant
affecté l'ensemble de l'économie mondiale au début des années 2020, la nouvelle
maladie coronavirus, a bouleversé la vie des gens ainsi que l'économie
mondiale, nationale, régionale et à tous les niveaux. Les conséquences de
Covid-19 sont non seulement la santé des personnes mais aussi la perte
d'activité. Certains ont miraculeusement survécu en raison de la nature de leur
activité, d'autres ont été gravement touchés, et ceux qui ont pris la vague
d'activités opportunistes ont eu de la chance. La pandémie de Covid-19 a créé
des défis importants pour les environnements commerciaux du monde entier. Les
blocages et la mobilité réduite ont créé de nombreux obstacles dans la chaîne
d'approvisionnement et menacé la continuité des activités de toutes les
entreprises, et de tous types, des sociétés cotées en bourse aux PME
L'économie
marocaine fait face, comme d'autres pays dans le monde, à une crise économique
extrêmement difficile et complexe. Cette crise, déclenchée par le choc
Covid-19, est ponctuelle et multi-canaux, contrairement aux crises précédentes.
Elle modifie le système de production par un double choc d'offre et de demande,
amplifié, au passage, par une crise de confiance. La crise sanitaire causée par
le coronavirus a affecté négativement 57 % des entreprises économiques
marocaines, mais les PME ont été les plus touchées en raison de leur
sensibilité aux risques environnementaux et systémiques. Les PME représentent
93 % de l'économie nationale. Pour la première fois, les PME marocaines sont
confrontées à un nouveau type de crise et se voient dans l'incapacité de gérer
des risques importants ou de financer les coûts de la crise. En complément, les
fermetures forcées, la réduction du CA, la perturbation de la chaîne
d'approvisionnement et les pénuries de main-d'œuvre sont des mesures d'urgence
préventives qui ont perturbé 57 % des entreprises, dont 98 % sont des PME.
Au niveau
de cet article, nous allons mettre l’accent dans un premier point sur les
effets de la crise Covid-19 à l’échelle international, ainsi que sur les PME
marocaines, et finalement nous allons présenter les mesures de soutien et appui
aux entreprises marocaines et plus précisément aux PME.
1. L’avènement
de la crise sanitaire Covid-19 à l’échelle international
Plusieurs
auteurs étudient l'impact de la pandémie de Covid-19 sur les entreprises,
prenons l’exemple de Amankwah-Amoah et al., 2021 ; Bacq et al., 2020 ; Budda et
al., 2020 ; Carracedo et al., 2020 ; Eggers, 2020 ; Krishnamurthy, 2020 ; Lin
& Zhang, 2020 ; Mullins, 2020 ; Sharma et al., 2020 ; Anker, 2021 ;
El-Sheekh & Hassan, 2021 ; Hossain, 2021 ; Shaikh, 2020 ; Mirza et al.,
2020a ; Agrawal, 2020 ; Rizvi et al., 2020a ; Teng et al., 2021).
1.1. Les effets de la crise Covid-19 sur les exportations
De même,
1.2. Les effets de la crise Covid-19 sur les compagnies aériennes
Concernant
le secteur aérien, Budda et al. (2020) exposent les réponses les plus
significatives des compagnies aériennes à la pandémie, en particulier dans le
contexte de fortes réductions des vols. Les réponses les plus souvent apportées
par les compagnies aériennes sont des changements dans les opérations de vol,
la rationalisation de la flotte, les réductions de personnel et la
reconfiguration du réseau. Agrawal (2020) analyse également l'impact de la
pandémie sur l'industrie aérienne indienne. L'article fournit une analyse financière
détaillée des compagnies aériennes de 2010 à 2019, en mettant l'accent sur leur
efficacité, leur rentabilité et les scores Z d'Altman. En effet, le secteur a
été durement touché par la pandémie et leur performance prédit des pertes
d'exploitation face à l'impact de Covid-19 selon divers scénarios de
régression. L'auteur conclut que la viabilité de ce secteur dépend du
recouvrement des coûts variables et de la minimisation des pertes.
1.3. Les effets de la crise Covid-19 sur le secteur de l’industrie et
du tourisme
Plusieurs
travaux examinent l'impact de la pandémie de Covid-19 sur l'industrie du
tourisme, prenons comme exemple
1.4. Les effets de la crise Covid-19 sur les entreprises non financières
cotées en bourse
Une
enquête menée par
En outre,
1.5. Les effets de la crise Covid-19 sur les portefeuilles de titres
Il existe
plusieurs études telles que
1.6. Les effets de la crise Covid-19 sur les PME
Les PME
sont plus durement touchées par la crise que les grandes entreprises en raison
de la responsabilité perçue de la petite taille et du manque de ressources
Une étude
menée par
En outre,
Dans ce
cadre, la dette est considérée comme un instrument disciplinaire permettant de
réduire les coûts d'agence en alignant les intérêts des actionnaires et des
dirigeants, conformément à l'hypothèse du contrôle
En outre,
Néanmoins,
2. L’impact
de la pandémie Covid-19 sur la situation des PME marocaines
La
pandémie Covid-19 est un facteur décisif de l'échec des entreprises marocaines
notamment les PME. À cet égard, le ministre de l'emploi a annoncé que
131 955 sur 216 000 entreprises ont été touchées par la pandémie au cours
de cette courte période, ce qui représente 61% de la production nationale (El
Abjani, El Bahjaoui, 2020).
Le HCP a
mené une enquête qualitative auprès des entreprises organisées pour examiner
l'impact direct de la crise sur les entreprises marocaines. Près de 142 000
entreprises ont annoncé une fermeture permanente ou temporaire en avril 2020.
Parmi elles, plus de 135 000 entreprises ont été contraintes de cesser
temporairement leurs activités, tandis que 6 300 entreprises ont cessé
définitivement leurs activités. Par catégorie d'activité, les TPE 72%, les PME
26%, les GE 2% des entreprises ont fermé temporairement ou définitivement
Figure 1 : La situation de
l’activité des entreprises marocaines
Les
secteurs les plus touchés par la pandémie sont l'hébergement et la restauration
avec 89% des fermetures, le textile et le cuir, les métaux et les machines avec
respectivement 76% et 73%, et la construction avec près de 60%.
Figure 2 : Le pourcentage des
entreprises en arrêt provisoire ou définitif par secteur d’activité
Source : Sur la base du rapport de :
Cette
situation a un impact fort sur l'emploi. 27 % des entreprises devraient
licencier des employés de façon temporaire ou permanente. En conséquence, près
de 726 000 emplois, soit 20 % de l'effectif total des sociétés organisées, ont
été supprimés, selon l'enquête. Par catégorie d'activité : 21% pour les TPE,
22% pour les PME et 19% pour General Electric.
En outre,
plus de la moitié (57%) des effectifs réduits étaient des TPME. Les industries
les plus touchées par les réductions sont principalement le secteur des
services, qui a perdu 245 000 emplois, soit 17,5 % de l'emploi total du
secteur, suivi par le secteur manufacturier qui a perdu 195 000 emplois, soit
22 % de l'emploi total du secteur. Le secteur de la construction perdra
également près de 170 000 emplois au cours de cette période, soit 24 % de
l'emploi total du secteur. Dans l'industrie de vêtement, l'emploi total du
secteur diminuera de 34%, suivi par l'industrie hôtelière avec une baisse de
31%, puis la construction et la restauration avec une baisse de l'emploi de 27%
et 26%.
Quant aux
entreprises qui continuent à fonctionner malgré la crise sanitaire, 50% d'entre
elles devront réduire leur production pour s'adapter aux conditions imposées
par la situation. Pour 81% d'entre eux, la réduction serait de 50% ou plus. Par
catégorie d'activité, l'enquête montre que 49% des TPE réduiront leur
production en raison de la crise actuelle des maladies pendant la période de
référence de l'enquête
Source : Sur la base du rapport de :
En ce qui
concerne les entreprises qui n'ont pas cessé leurs activités malgré la crise
sanitaire, soit 43 %, 81 % d'entre elles ont été contraintes de réduire leur
production de 50 % ou plus.
Source : Sur la base du rapport de :
Par
secteur d'activité, 62% des entreprises encore dans la construction devraient
réduire leur production. D'autres secteurs, dont l'hébergement et la
restauration (60%), la chimie (52%), les transports et l'entreposage (57%) et
le textile et le cuir (44%), seront également touchés par la baisse.
Source : Sur la base du rapport de :
En ce qui
concerne l'emploi au Maroc, les mesures de restriction adoptées permettront de
préserver 71 % des possibilités d'emploi directes restreintes. Près de 1,6
million d'emplois seraient menacés, compte tenu de l'impact du PCG sur
l'accouchement et des enquêtes menées par la CGEM dans les premiers mois
suivant l'accouchement. En outre, selon le HCP, l'économie marocaine perdra 432
000 emplois en 2020. Ce chômage concerne principalement les secteurs de
l'agriculture, de la sylviculture et de la pêche (273 000 emplois) et des
services (107 000 emplois), suivis par le secteur industriel, y compris
l'artisanat (37 000 emplois) et le secteur de la construction (9 000 emplois)
Malgré
certaines limites, l'assistance fournie aux travailleurs ayant cessé de
travailler et inscrits à la CNSS en février 2020 maintient le lien entre les
travailleurs et leurs employeurs. En effet, la proportion de travailleurs
susceptibles de ne pas être éligibles aux subventions salariales représente
près de 30% du nombre total de travailleurs enregistrés auprès de la CNSS. Il
s'agit des ouvriers qui n'ont pas de déclaration permanente à la CNSS, ainsi
que ceux qui exercent des formes d'emploi à caractère atypique et sont
considérés comme indépendants. En ce qui concerne le secteur informel,
l'assistance financière aux ménages, bien que modeste, contribue à limiter
l'impact sur la pauvreté
L'analyse
suggère que les mesures de protection prises par le gouvernement ont eu un
impact positif, notamment en termes de maintien de l'emploi. En plus des
données disponibles, la BAD et le BIT ont mené une enquête auprès de 350 PME travaillant
dans les secteurs formel et informel ; les résultats ont montré que, dans
l'ensemble, les mesures d'urgence prises par le gouvernement ont eu un impact
positif en termes d'accès au financement, de maintien de l'emploi et de soutien
aux entreprises.
Une autre
étude a été menée sur l'impact direct de la crise sanitaire sur les PME en
termes d'activité, de maintien de l'emploi et de pérennité de leurs entreprises
sur un échantillon de 54 PME au Maroc. Les résultats ont montré que parmi les
entreprises interrogées, 42% ont besoin d'une aide financière sous forme de
prêts et d'aides financières, 32% ont besoin d'un report d'impôt après le 30
juin 2020 et 30% ont besoin d'un report social en juin 2020 après le 30 mars,
19% des employés ont trouvé que certaines activités pour les employés et le
paiement d'un pourcentage de leur salaire par le gouvernement seraient
bénéfiques pour eux afin de poursuivre leur activité 11% ont demandé un suivi
en fonction de leur activité 9% ont dit ne pas avoir besoin et 7% ont dit avoir
d'autres besoins. D'autres ont dit qu'ils avaient besoin de reprendre une vie
normale pour maintenir leur activité et qu'ils étaient confrontés à des
restrictions qui ralentissaient leurs déplacements, comme des complications de
la part des autorités locales pour les déplacer, ce qui est normal dans des
conditions de détention
Il
résulte de cette étude que, bien que le gouvernement marocain ait pris
certaines mesures importantes pour soutenir les entreprises marocaines et, en
particulier, les TPME, cela ne suffit pas à garantir la survie et la continuité
des TPME. Par conséquent, le CVE devrait penser à adapter des mesures adéquates
aux besoins des entreprises, non seulement pour augmenter le financement, mais
aussi pour les accompagner afin qu'elles tirent le meilleur parti de ce
financement.
3. Les
mesures de soutien aux entreprises marocaines
En cette
période de crise sans précédent, tous les secteurs de l'activité économique
sont complètement bouleversés et désorientés. La surveillance est mondiale,
tous les pays étant engagés dans une course contre la montre pour sauver la
santé des citoyens et la viabilité du système économique.
Au Maroc,
toutes les institutions doivent agir ensemble pour sauver notre tissu
économique et maintenir la viabilité des différentes agences. La lutte contre
la contamination par le coronavirus a conduit tous les États à prendre des
mesures urgentes et exceptionnelles pour faire face au risque de pandémie. Le Maroc
n'échappe pas à ce processus et a pris un certain nombre de mesures dans ce
sens : mesures réglementaires et institutionnelles pour créer une urgence
sanitaire, mesures de sécurité et mesures socio-économiques pour faire face,
dans la mesure du possible, aux conséquences de la baisse de la production et
de la consommation.
La
réaction du Maroc à la pandémie de Covid-19 doit être qualifiée de capitale,
étant donné les mesures et les efforts courageux que les autorités ont combinés
pour limiter la propagation du coronavirus et faire face aux défis à venir
3.1. Les mesures fiscales et juridiques
Le Maroc
a pris des mesures de soutien financier et juridique pour faire face à l'impact
de la pandémie de Covid-19, il s’agit de
3.1.1. La
constitution d’un fonds pour la gestion de la crise sanitaire de Covid-19
Le fonds
a été créé par le décret n° 2-20-2692 pour soutenir l'économie nationale des
effets de la pandémie de Covid-19 et pour couvrir les coûts de fourniture de
matériel médical. Le fonds est financé par le budget général ainsi que par les
contributions des autorités locales et des personnes physiques et morales qui
souhaitent octroyer des dons
3.1.2. La
création du CVE et mobilisation de ressources financières
Le CVE
gère le fonds Covid-19, créé par le décret n° 2-20-2692 et financé par le
budget général et les contributions des collectivités locales et des personnes
physiques et morales qui souhaitent faire des dons. Ce fonds spécial de près de
34 MMDH a été créé pour soutenir l'économie nationale et pour couvrir les frais
médicaux suite à la modernisation du système médical. Le CVE souhaite également
assouplir les conditions de prêt auprès de BAM afin de soutenir les ménages et
les entreprises, notamment les PME et les micro-entreprises, dans leur
recherche de liquidités
3.1.3. La
prolongation des délais de paiement et de déclaration de l’IS pour une
catégorie d’entreprises
Selon
l'article 6 du décret n° 2.20.2923, la réglementation a été suspendue jusqu'à
la levée de l'urgence sanitaire. Toutefois, la DGI a confirmé dans un
communiqué que les contributions versées aux fonds Covid-19 par des personnes
physiques ou morales seront des dons ayant le caractère de charges comptables
déductibles du revenu imposable. Les entreprises qui ont déclaré un CA
inférieur à 20 MDH pour l'exercice 2018 peuvent, si elles le souhaitent,
bénéficier d'un report du dépôt de leur déclaration et du paiement de l'impôt
du 31 mars au 30 juin 2020. Aucune formalité ne sera requise pour que les
entreprises concernées puissent bénéficier de cet avantage
Les
dispositions sociales concernent les salariés et les chefs d'entreprises
affectés par la crise provoquée par le coronavirus Covid-19. Face à ce constat,
le gouvernement a mis en place des mesures de soutien pour atténuer les effets
de cette crise, il s’agit de
3.2.1. L’annulation
du paiement des cotisations de sécurité sociale dues à la CNSS
Tous les
salariés inscrits à la CNSS pourront bénéficier d'une suspension des paiements
de la sécurité sociale du 1er mars à juin 2020 pour les entreprises
en difficulté. Le conseil a décidé d'autoriser l'institution à ne pas appliquer
de pénalités de retard aux employeurs affiliés au fonds pour les contributions
dues entre le 1er mars et le 30 juin 2020.
3.2.2. La
rémunération des travailleurs en situation d’arrêt d’activité
Cet
accord prévoit également une allocation mensuelle de 2 000 DH, des allocations
familiales et des prestations du régime de l'AMO pour les travailleurs déclarés
en février 2020 dans les entreprises en rade affiliées à la CNSS, ainsi que
pour les travailleurs en contrat d'insertion. Ce soutien sera assuré par le
Fonds Covid-19.
3.2.3. Le
soutien des pauvres ménages
Les
ménages échelonnés et les ménages travaillant dans le secteur informel dans des
conditions similaires à l'échelonnement ont reçu une aide financière mensuelle
de 800 DH pour les ménages comptant une ou deux personnes, de 1 000 DH pour les
ménages comptant trois ou quatre personnes et de 1 200 DH pour les ménages
comptant cinq personnes ou plus. Les ménages en retard de paiement auprès du
secteur bancaire ont profité du report du remboursement des prêts bancaires
jusqu'au 30 juin 2020.
Le MTIP a
publié un guide explicatif fournissant les indications nécessaires aux
employeurs et aux travailleurs sur les dispositions applicables dans le
contexte de la pandémie de Covid-19. Les réponses fournies par le MTIP dans son
guide, qui s'appuie sur la législation et la réglementation en vigueur,
concernent les modalités de travail et de congé, les mesures à prendre en cas
d'infection d'un employé et les mesures de contrôle.
3.3.
Les mesures bancaires et
monétaires
Ces mesures
concernent les prêts bancaires accordés aux entreprises, notamment aux PME,
pour couvrir leurs besoins de trésorerie
3.3.1. Les
mesures adoptées par BAM pour soutenir le système bancaire
La
réduction du taux d'intérêt directeur de 25 points de base, à 2 %. BAM a publié
un communiqué annonçant des mesures de politique générale en faveur des ménages
et des entreprises :
·
Le
recours de la banque à tous les instruments de refinancement offerts en dirhams
et en devises étrangères ;
·
Extension
de la gamme de titres et de lettres de change admis par BAM en échange du
refinancement accordé à la banque ;
·
Consolider
le programme de refinancement spécial pour les très grandes PME en regroupant
les prêts d'investissement, les prêts opérationnels et en augmentant la
périodicité des refinancements. En outre, en accélérant le remboursement des
TPE par l'État. Selon BAM, cela permettrait de multiplier la capacité de
refinancement des banques.
3.3.2. Le
report des échéances de crédit
Le 29
mars 2020, le GPBM a publié un communiqué annonçant le report, sur demande et
pour les ménages et les entreprises directement concernés, de l'échéance des
prêts et crédits-bails amortissables de mars au 30 juin 2020, sans application
de frais ou de pénalités de retard.
3.3.3. L’instauration
du dispositif « Damane Oxygène »
Le MEF a
mis en place un nouveau mécanisme de garantie, « Damane Oxygène »,
avec un fonds central de garantie, généralement destiné aux TPE et PME dont le
CA est inférieur à 200 MDH. C'est un moyen de soutenir les entreprises dont
l'activité s'est détériorée ; il permet de couvrir 95 % du montant du prêt, les
établissements de crédit peuvent donc mettre en place des découverts
exceptionnels pour les entreprises concernées. Les entreprises dont le CA est
supérieur ou égal à 20 MDH peuvent demander au ministre des finances ou à une
personne habilitée par lui à cet effet de différer le paiement des impôts.
Dans ce
cas, l'application de ces mesures d'allégement fait l'objet d'un examen
individuel des demandes, en tenant compte des circonstances invoquées et des
éléments justifiant la situation, ainsi que des difficultés financières de
chaque entreprise. Il s'agit d'un nouveau mécanisme de garantie établi par le
MEF en collaboration avec la CCG.
3.4.
Autres mesures
économiques adoptées par le gouvernement
Le MEF a
pris des mesures fortes pour réguler les prix dans le cadre de cette crise
sanitaire dans une série de communiqués publiés sur le portail du ministère.
Elle laisse entendre qu'elle reste vigilante quant aux pratiques abusives de
fixation des prix des produits médicaux ou essentiels. Grâce à sa stratégie
nationale, le Maroc est un leader mondial dans la lutte contre la crise
sanitaire.
Dans le
cadre de la stratégie antiépidémique du pays, le Maroc a pris toutes les
mesures pour protéger la santé de sa population et soutenir les aspects sociaux
et économiques de cette lutte intense, de la propagation du Covid-19 au retour
progressif à la vie normale. Grâce à la gestion de cette situation
exceptionnelle par les pouvoirs publics, la situation épidémiologique est
largement sous contrôle, ce qui épargne au Maroc le spectre des scénarios les
plus pessimistes, tels que le nombre d'infections, de soins intensifs et de
décès
De même,
le Maroc a été l'un des premiers pays à lancer une campagne de vaccination en
janvier 2021, respectant pleinement les principes de transparence, de
volontariat, de liberté et de solidarité, et soutenue par la mobilisation de
ressources financières importantes